La notion de loi est philosophiquement ambiguë. D’un côté, cette notion se caractérise par la très grande diversité de ses champs d’application : il existe des lois scientifiques, des lois juridiques, des lois logiques, des lois politiques, des lois morales...  Une telle diversité, loin d’enrichir la notion, contribue à l’obscurcir. D’un autre côté, la notion de loi paraît ne jouir d’aucune « autonomie épistémique », au sens où elle semble toujours dépendre d’autres notions, que la tradition philosophique reconnaît comme plus importantes. Ainsi, la loi scientifique est subordonnée à la notion de vérité, la loi politique à la notion de volonté collective, la loi juridique à la notion de justice, la loi morale à la notion de bien, etc.

Le cours portera sur la notion de loi dans le domaine de la morale et de la politique. Il s’attachera à analyser cette notion à la lumière des deux remarques précédentes. Peut-on ramener les diverses acceptions de la notion de loi à un noyau rationnel commun ? Cette notion peut-elle valoir en elle-même, ou bien est-elle toujours dépendante d’un concept qui lui est logiquement supérieur ?