Enseignante : A. Boulanger

« Diable, diable »

Le cours portera sur deux romans où le diable apparaît et intervient dans les affaires humaines, mettant à mal les convictions rationalistes d’observateurs plongés dans la perplexité.

Les deux œuvres relèvent de contextes très différents : Confessions du pécheur justifié de James Hogg (publié en 1824) décrit l’Écosse au début du XVIIIe siècle, moment de tensions extrêmes entre partis opposés. Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov (rédigé entre 1928 et 1940) décrit le quotidien d’habitants de Moscou dans les années 30, en pleine terreur stalinienne. En dépit de ces différence contextuelles, les deux romans ont un objectif comparable : dénoncer le fanatisme idéologique, qu’il soit religieux, politique, ou un mélange inextricable des deux. La question de savoir si le diable existe reste peut-être impossible à trancher. En revanche, les deux romans suggèrent que l’origine du mal, elle, est parfaitement identifiable : il advient lorsque l’individu adhère aux doctrines les plus intransigeantes. Par-delà ses aspects divertissants et spectaculaires, l’intervention du diable fait souffler un vent critique sur toute forme de rigidité idéologique.

 

Corpus

James Hogg, Confession du pécheur justifié (1824), traduit de l’anglais par Dominique Aury, avant-propos d’André Gide, Paris, Gallimard [coll. « L’Imaginaire »], 1987 [1952], 322 pages

Attention, Gallimard a également publié ce roman en grand format (collection « Du monde entier »), assurez-vous d’avoir le format « L’Imaginaire », plus petit et moins cher.

Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite (1928-1973), traduit du russe par André Markowicz et Françoise Morvan, Paris, Éditions Inculte/Dernière marge, 2020, 640 pages

Attention, il existe plusieurs traductions et éditions de cette œuvre ; libre à vous d’en choisir une autre, mais vous devrez alors composer avec des différences de texte et de pagination.