Penser philosophiquement la musique nous confronte à un ensemble de résistances : parce qu’elle semble nous parler sans pouvoir se traduire en mots, fuyante et impropre à la description, parce qu’elle nous émeut intimement sans exprimer quoi que ce soit de précis, la musique paraît, au premier abord, rétive à l’analyse. Pourtant, de Platon à Adorno, en passant par Rousseau, Schopenhauer et Nietzsche, elle a toujours occupé une place singulière et forte dans la pensée philosophique de l’art, qui lui reconnaît une place à part. Le terrain d’étude étant très vaste, nous privilégierons pour ce cours trois axes de questionnements : 1. Musique et langage : dans quelle mesure peut-on dire que la musique nous parle ? Que traduit l’émotion musicale, et quelle place lui accorder dans la compréhension de la musique ? 2. Musique et forme : qu’est-ce qu’une forme musicale ? Quel rapport entretient-elle avec le temps et la durée ? 3. Les limites de la musique, la frontière entre son et bruit : peut-on penser l’évolution du langage musical comme une extension continue du sonore sur le bruit ? Tout bruit-il être apprécié esthétiquement ?
La réflexion s'appuiera sur des textes théoriques, des écrits de musiciens et des moments d’écoute critiques.- Docente: Sarah Troche