Édith blafarde découvrant le corps d’Harold sur le champ de la bataille d’Hastings (Horace Vernet, 1827), Les enfants d’Edouard IV attendant une mort prochaine dans la Tour de Londres (Paul Delaroche, 1830), La momie d’Inès de Castro présidant une cérémonie royale (Charles Comte, 1849) ... Ces œuvres, parmi d’autres,  s’inspirant de romans et poésies du temps, nous permettront d’interroger un XIXe siècle qui, pour reprendre les mots de Martine Reid, n’a pas seulement redécouvert le Moyen Âge, mais l’a inventé. Ce goût du Moyen Âge qui se répand sur les toiles des peintres comme dans les écrits rigoureux de la toute nouvelle École des Chartes (1821), a non seulement été déterminant pour l’esthétique du temps, mais a permis à ce dernier de sortir de la catégorie du repoussoir pour ouvrir la voie à un émerveillement fantasmé, mais aussi à une connaissance toute prête à renforcer les nationalismes émergeants.   

C’est d’un étrange cocktail de rigueur, de rêveries, et d’ambition politique qu’est né ce Moyen Âge qui fit les beaux jours des imageries d’Épinal et que nous décrypterons pour distinguer le vrai du faux, mais surtout pour comprendre en quoi ce médiévalisme romantique a permis de sortir de leur gangue poussiéreuse des siècles de lumière.