A quel moment la reprise d’un thème, d’un livre, d’un vocabulaire particulier se fait-elle parodique, propre à la réécriture ou à la transposition ?

En tant qu’auteur ouvert vers le monde, Horváth s’inscrit dans la tradition littéraire des réécritures. Dans son Gebrauchsanweisung, mode d’emploi, Ödön von Horváth décrit très clairement les grands jalons de sa théorie dramatique. Il y réfute notamment la dimension parodique que certains ont pu relever dans son travail. Son seul but demeure le « démasquage du conscient ».[1] Plusieurs de ses œuvres semblent alors jouer avec les limites de la réécriture, ne serait-ce qu’à travers Figaro divorce, Don Juan revient de Guerre, Un Don Juan de notre tempsPompéi ou encore Un Bal chez les Esclaves. La réécriture du mythe de don Juan sera le point central de notre étude en tant que reprise d’une figure consacrée. En parlant de son monde, de sa société et de ses traumatismes, Horváth explore également une écriture dramatique décloisonnée permettant l’exploration de mises en scène variées et parlant à tout spectateur. Ainsi, loin d’anticiper les maux du futur, Horváth parvient à développer un style englobant dans la mesure où les thématiques abordées peuvent traverser les générations et les frontières.

Œuvres à se procurer avant le début des cours :

-        Ödön von Horváth, Don Juan revient de guerre, Paris, L’Arche, 2014 [1936].

-        Ödön von Horváth, Figaro divorce, Paris, L’Arche, Paris, 2008 [1937].

[1] Ödön von Horváth, « mode d’emploi », Casimir et Caroline, Paris, L’Arche, 2009 [1932], p. 86.