Le cours vise à donner des clés d’analyse et des méthodes de réflexion pour appréhender un enjeu central des métiers de l’action sociale et humanitaire et un sujet hautement polémique de l’actualité politique : les migrations. Pour ce faire, il procède à plusieurs opérations de « décentrement » du regard. Tout d’abord, le cours s’emploie dans une perspective historique à dénaturaliser les catégories usuelles qui servent nommer le fait migratoire (« immigrés », étrangers », « réfugiés », etc.). Il montre que les questions politiques associées aux mobilités humaines, si elles se transforment au cours du temps, sont loin d’être inédites au regard de l’histoire des sociétés contemporaines. Le cours étudie ensuite les manifestations plurielles et parfois contradictoires que suscitent aujourd’hui les phénomènes migratoires, partagées entre les élans répressifs et sécuritaires et les velléités charitables et humanitaires. Le cours explore enfin la distribution différentielle des droits à se déplacer et à rester durablement dans les pays de destination. Loin de décrire naïvement un monde ouvert à des flux humains multiples, ou à l’inverse de dresser le tableau de sociétés emmurées dans des frontières étanches, la sociologie des migrations nous permet de rendre compte de la réalité d’un monde social connecté et hiérarchisé. Elle permet de saisir les migrations pas simplement comme un « problème », mais comme un fait politique et social qui participe à façonner des espaces sociaux inégaux.