"Voguons vers les îles! L'imaginaire insulaire à la Renaissance"
Programme
François Rabelais, Le Quart livre [1548], éd.
Mireille Huchon, Paris, Gallimard [Folio classique], 1998
William Shakespeare, La tempête [1611-1612], édition
bilingue : texte original et traduction en regard par Pierre Leyris,
Paris, GF-Flammarion, 2014
Francis Bacon, La Nouvelle Atlantide [1626], éd.
Michèle Le Dœuff, trad. Michèle Le Dœuff et Margaret Llasera, Paris,
GF-Flammarion, 1995
(Les étudiants anglophones, Erasmus ou autres, peuvent
bien entendu lire les œuvres de Shakespeare et Bacon en langue originale ;
pour les autres, aucune compétence linguistique n’est exigée.)
Un fascicule de textes
complémentaires sera distribué à la rentrée.
À l’époque des grandes
découvertes maritimes, Rabelais, Shakespeare et Bacon ont tous trois choisi de
représenter une (ou des) île(s) imaginaire(s). Leurs œuvres, qui font
ostensiblement appel à l’imaginaire le plus débridé, ne sont pas pour autant
très différentes des authentiques récits de découverte de l’époque, où des
voyageurs attestent de leur étonnement et de leur émerveillement devant les us
et coutumes d’îles lointaines. Les Européens prennent conscience de
l’extraordinaire diversité du monde, et les trois œuvres s’en font l’écho.
L’île est ainsi l’occasion de remettre en cause les usages connus, de montrer
qu’il existe des alternatives, voire de formuler une critique en règle des
usages européens. De fait, ces trois œuvres relèvent à la fois de la satire
(elles font, directement ou indirectement, la critique des sociétés, des
institutions religieuses et des gouvernements de leur époque) et de l’utopie
(elles esquissent ce que pourrait être un gouvernement parfait). Tiraillée
entre critique et éloge, voire entre cauchemar et idéal, l’île est le lieu de
tous les possibles.