Diorama 

Réalisez un diorama: 

- dimensions de votre choix 

- techniques picturales de votre choix (dessin, peinture, collage) 

- matériaux de votre choix (papier, cartons, tous supports confondus) Seront appréciés le résultat final ainsi que l’histoire racontée de « la maquette » 

DIORAMA : Dispositif de présentation par mise en situation d’un modèle d’exposition, le faisant apparaître dans son milieu naturel. 

En vogue au début du XXe siècle, le diorama, dispositif aujourd’hui désuet, cherche à rendre compte au regardeur la réalité la plus pure. Il s’agit paradoxalement d’une nature arrangée, organisée par l’homme visant à susciter l’intérêt et attirer les foules. 

L’objectif est d’immerger le visiteur dans une scène, comme le cinéma des années plus tard. Toutefois, cette recherche de spectaculaire a pour effet d’avoir un effet néfaste sur la rigueur scientifique de ces présentations. 

Proposant une image biaisée de la réalité sur fond de roman national, les dioramas sont de véritables outils de propagande. Il s’agit pour les occidentaux, de faire une démonstration du terrain conquis ; d’une vision colonisatrice des territoires reculés. 

Ces images ont contribué à transformer un territoire considéré comme sauvage en espace vierge, domestiqué, mythique. 

Le visiteur mu en pionnier/ explorateur fait face à un territoire aux ressources infinies, disponible pour l’exploitation économique et les loisirs de l’Homme blanc. 

Dans son mode le plus simple, le diorama consiste en une base ou socle supportant le modèle et complété par un fond de décor peint en deux dimensions. 

Les attentes: 

Votre réalisation sera constituée de papier, carton, etc. tout support 2D et sera traité en 3D. 

La perspective et le point de fuite sont des notions primordiales à prendre en compte dans la réalisation du diorama. 

Le rendu des textures et des couleurs également en fonction de ce que vous représentez. 

L'échelle de la représentation dépend principalement du sujet exposé. Il s’agit d’un travail de maquette et de dessin/peinture, dont l'éclairage et la mise en lumière ont également un intérêt : celui de la mise en scène. 

Vous serez amené à travailler chez vous ainsi qu'en cours où des cours de dessin seront dispensés. 

Détails d'un article d' Axel Hohnsbein sur l'exposition Diorama qui s'est tenue au Palais de Tokyo

(source: https://serd.hypotheses.org/1325)

"Le diorama qu’inaugurent Louis Daguerre et Charles Bouton en 1822 y occupe logiquement la place principale, sachant qu’il marque l’acte de naissance officiel d’un dispositif qui n’a pas encore toutes les caractéristiques que nous lui connaissons : à mi-chemin entre le panorama et la fantasmagorie, il est constitué d’une large toile traitée de telle sorte que, par des jeux de lumière complexes, le visiteur ait l’impression d’observer une scène animée.

Le second espace opère un bond en arrière dans le temps. Rassemblant des reconstitutions à caractère religieux créées à partir du XVIsiècle, il permet de constater que la muséographie du XIXe siècle n’a pas inventé de toutes pièces un nouveau modèle pédagogique : des décennies auparavant, le catholicisme a largement exploité les qualités édifiantes de ces proto-dioramas représentant par exemple l’intérieur d’une cellule de carmélite ou l’attitude contrite d’une Marie-Madeleine en cire polychrome.

Les deux espaces suivants abordent le diorama en tant qu’espace pédagogique consacré à la mise en scène d’animaux. Les procédés de taxidermie, la scénographie, les travaux préparatoires et photographies documentaires y occupent une bonne place. C’est par exemple l’occasion de s’intéresser au processus de création du naturaliste et explorateur Carl Akeley, mort en 1926 au cours d’une expédition visant à rassembler des données supplémentaires pour son diorama du gorille des montagnes. Parallèlement à cela, les œuvres photographiques de Richard Barnes, Diane Fox ou Hiroshi Sugimoto interrogent le point de vue que ces mises en scène imposent au spectateur, le premier choisissant par exemple de photographier des dioramas en cours de rénovation ou de nettoyage : la vision d’une girafe enveloppée dans une bâche et suspendue dans les airs à l’aide de cordes et poulies crée un effet saisissant où le macabre le dispute à l’humour.

À ces dioramas animaliers succèdent les dioramas humains, lesquels sont répartis en deux grandes catégories, la première illustrant une démarche ethnographique, la seconde la forte charge idéologique d’installations souvent conçues pour glorifier la puissance des nations. Cet espace fait aussi la part belle aux démarches personnelles d’artistes : le Theater palace de Charles Matton est ainsi l’occasion d’observer le modèle réduit d’une salle de cinéma dans laquelle est diffusé un film portant sur l’artiste lui-même. (...)"


Marcelle Ackein, Légumes et fruits, 1931

Marcelle Ackein, Légumes et fruits, 1931

Mark Dion, Paris Streetscape, 2017

Mark Dion, Paris Streetscape, 2017


[Présenté au Palais de Tokyo à l’occasion de l’exposition Dioramas] Caterina De Julianis, 

Santa Maria Maddalena in adorazione della croce, 

1717 Cire polychrome, papier peint, verre, tempera sur papier et autres matériaux, 

53,7 x 59 cm 

[Présenté au Palais de Tokyo à l’occasion de l’exposition Dioramas] Caterina De Julianis, Santa Maria Maddalena in adorazione

Dulce Pinzon, Nostalgia, Série : "Historias del Paradiso", 2011Dulce Pinzon, Nostalgia, Série : "Historias del Paradiso", 2011


Anselm Kiefer, Family Pictures, 2013-2017. Métal, verre, plomb, bois contreplaqué, acrylique, émulsion, photographie, aquarelle sur papier, matériaux divers.

Anselm Kiefer, Family Pictures, 2013-2017. Métal, verre, plomb, bois contreplaqué, acrylique, émulsion, photographie, aquarel