Forums et sommets mondiaux, manifestations et contre-sommets, campagnes de lobbying et de plaidoyer menées par des ONG auprès d’organisations internationales ou sur les médias sociaux, réseaux de solidarité internationale ou de coopération intersyndicale, rassemblements diasporiques en exil, les uns et les autres, mobilisés pour des causes aussi diverses que la justice sociale, le travail, les droits humains ou l’environnement scandent aujourd’hui l’actualité et la scène internationales. Ces quelques exemples montrent combien l’État-nation n’est plus la seule cible et échelle de mobilisation des militants et des organisations revendicatives. Cette réalité n’est certes pas nouvelle mais a pris une ampleur inédite avec les phénomènes de mondialisation et de globalisation économiques, culturelles et politiques observés depuis la fin de la Guerre froide. Dans ce contexte, la sociologie des mouvements sociaux s’est  engagée, comme les relations internationales avant elle, dans « le tournant transnational ». Ce cours entend ainsi offrir une porte d’entrée sur la littérature foisonnante – et majoritairement de langue anglaise – étudiant depuis une vingtaine d’années les mouvements sociaux transnationaux. Attentif au temps long de ces mobilisations, aux configurations locales, nationales et internationales au cœur desquelles elles prennent forme, ainsi qu’aux propriétés de leurs acteurs, ce cours sera l’occasion pour les étudiant×e×s de s’initier aux outils théoriques principalement de la sociologie des mouvements sociaux et de la sociologie de l’international, tout en explorant concrètement certaines causes emblématiques et leurs transformations.