Lieux du faux, faux lieux : récits contemporains et hétérotopies urbaines
L’hétérotopie, un concept créé par M. Foucault, désigne des lieux réels mais qui, parce qu’ils sont clos et séparés du reste du monde, fonctionnent comme des miroirs de la réalité qui nous entoure. La fiction contemporaine s’empare souvent de ces types de lieux, parcs d’attraction, théâtres ou lotissements pavillonnaires, pour analyser ce qu’ils révèlent des rapports sociaux ou des structures politiques des sociétés contemporaines. Dans ces espaces souvent présentés comme artificiels, s’élabore aussi, par reflet inversé, l’image de la ville idéale, utopie ambiguë dont les romans interrogent les fondements politiques et philosophiques. Ville réelle et ville rêvée, ville infernale et paradis artificiel, réel et simulacre, hétérotopies et utopies y sont ainsi pris dans une tension dialectique qui questionne notre rapport à la réalité de notre condition citadine contemporaine.
Corpus et éditions de référence :
Italo Calvino, Les Villes invisibles [1972], trad. Martin Rueff, Paris, Gallimard, « Folio », 2015.
Julian Barnes, England, England [1998],trad. Jean-Pierre Aoustin, Paris, Gallimard, « Folio », 2002.
Fanny Taillandier, Les États et Empires du Lotissement Grand Siècle, Paris, PUF, 2016.
- Enseignant: Loïse Lelevé