Le roman de Marguerite Duras : Le Vice-consul (1966) et Emily L. (1987)

 Dans ces deux romans, que vingt années séparent, le caractère d’évidence des amours impossibles qui fondent le romanesque de Marguerite Duras contraste avec le raffinement de leur restitution narrative : le récit se dédouble et se redouble de sorte que plusieurs histoires s’enchâssent et se répondent, créant des échos où le semblable, le proche et le différent se brouillent.

L’originalité de ces romans est en effet de mettre au premier plan des personnages d’écrivain (Peter Morgan dans Le Vice-consul) et de poètesse (le personnage éponyme d’Emily L.), la dernière créée sous le regard d’un écrivain et d’un jeune homme qui sont en réalité les doubles de Marguerite Duras et de Yann Andréa. Ainsi est entreprise une réflexion sur les procédés et les enjeux de la fiction comme sur les rapprochements entre l’écriture et le réel, également dans un contexte autobiographique.

 Le Vice-consul (1966), Paris, Gallimard, « L’imaginaire », 2019.

Emily L. (1987), Paris, Minuit, « Double », 2007.