Le cours intitulé “ Histoire de l’analyse économique ” a pour objectif d’approfondir les cours d’économie de première année par l’intermédiaire de l’étude de l’histoire de cette discipline. Il doit permettre de se familiariser avec un certain nombre de problèmes et de concepts qui sont toujours au cœur des théories économiques actuelles. Il doit aussi vous donner l’occasion de mieux comprendre les clivages qui structurent la discipline et se retrouvent au cœur des débats politiques actuels.
Le cours s’organisera ainsi autour de l’étude des œuvres des grands auteurs qui ont fait cette discipline : Quesnay, Smith, Ricardo, Say, Marx, Walras, Marshall, Keynes, Hayek et Schumpeter notamment. Nous chercherons à comprendre les grandes questions qui ont conduit ces auteurs à s’intéresser à l’économie et montrerons qu’une grande partie de leurs réflexions sont toujours éminemment d’actualité.
Introduction : Pourquoi s'encombre de l'histoire de l'analyse économique ?
L’objectif est ici de rappeler la spécificité de l’économie comme objet d’étude et en tant que science. Il nous permettra aussi d’insister sur les apports de l’histoire de la pensée économique en tant que discipline pour mieux appréhender l’économie telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ?
C.I Les préclassiques : De l'antiquité aux physiocrates, la lente autonomisation de la pensée économique.
L’objectif est de mettre en évidence les analyses des premiers penseurs (philosophes, scholastiques, hommes d’Etat) de l’économie. L’idée sera aussi de mieux comprendre pourquoi ces derniers ne sont pas considérés comme de véritables « économistes » du fait de leurs positions éthiques ou morales vis-à-vis de leur objet d’étude.
C.II L'économie politique
classique : Une justification scientifique du libéralisme.
Il sera ici étudié les ouvrages de trois des principaux penseurs de l’économie classique (dont vous avez certainement entendus parler) que sont Adam Smith, David Ricardo et Jean Baptiste Say. On reparlera de la métaphore de la main invisible de Smith, on évoquera la façon dont varient les prix pour permettre l’ajustement entre l’offre et la demande chez Ricardo, on soulignera l’impossibilité des crises de surproduction du fait de la loi des débouchés de J.B. Say.
C.III Karl Marx : Une contestation radicale du libéralisme.
Qui est Karl Marx ? Pourquoi parle-t-on parfois de lui comme du dernier des économistes classiques ? En quoi peut-on considérer que ces ouvrages, malgré leur dimension politique et révolutionnaire, ont quelque chose à nous dire sur le plan de la compréhension du fonctionnement des économies de type capitaliste ? Karl Marx s’est-il trompé et si oui pourquoi, lorsqu’il prédisait la disparition du capitalisme et l’avènement d’un nouveau mode de production ?
C.IV La révolution marginaliste : Le renouvellement de la pensée libérale.
Nous présenterons ici le courant qui reste, près d’un siècle après son apparition, le paradigme dominant en économie. L’idée sera de mieux comprendre les filiations mais aussi les différences avec l’école classique et de souligner que l’on parle trop souvent du marginalisme comme d'un courant unifié alors qu’il n’existe non pas une mais des écoles néoclassiques. Nous étudierons ainsi l’école de Cambridge à travers les travaux de Jevons et Marshall, l’école de Lausanne à travers ceux de Walras et Pareto, mais aussi l’école autrichienne dont l’auteur le plus connu est Friedrich Von Hayek.
C.V Keynes : De l'analyse d'une économie monétaire de production à la réforme de la pensée libérale.
Avec Keynes une véritable rupture a lieu avec le paradigme néoclassique. Il s’agira de comprendre les principales hypothèses de la théorie néoclassique qui sont alors remises en cause et quelles sont les conséquences au sujet de l’intervention des autorités publiques dans la sphère économique. Il s’agira aussi de comprendre pourquoi la théorie keynésienne a donné lieu à une nébuleuse de paradigmes différents : l’école de la synthèse – post et néokeynésiens – institutionnalistes.
C.VI La nébuleuse néoclassique : La contre-révolution libérale.
Il s’agira ici de comprendre comment, dès la fin des années 60, le début des années 70, le paradigme Keynésien est remis en question sur le plan des faits économiques mais aussi théorique. On s’intéressera ici au renouveau des théories néoclassiques en présentant les monétaristes (Friedman), l’école du Public Choice ainsi que les nouveaux classiques et on cherchera à comprendre d'où vient la filiation avec le paradigme néoclassique mais aussi pourquoi il existe des divergences.
C.VII Vers un retour de Keynes ? Nouveaux Keynésiens (NK) versus Post Keynésiens (PK).
Suite à la crise de 2008 – 2009 on assiste à un retour des références à Keynes (même si les courants que nous présenterons sont en fait antérieurs). On cherchera ainsi à comprendre si ces auteurs sont dans la lignée de Keynes ou s’ils trahissent sa pensée. On mettra aussi en évidence ce qui distingue et rassemble les Nouveaux Keynésiens et les Post Keynésiens.
- Trainer/in: Loic Freyssinet