Anthropologie de la maladie  S6

18H CM

Judith HAYEM, Professeure d'anthropologie

judith.hayem@univ-lille.fr, bureau 224 SH2, permanences les jeudis matins de 9H00 à 12H00

 Contenu du cours

Ce cours se propose d’examiner comment les sociétés ‘traditionnelles’ et contemporaines, considérées dans leurs diversités, traitent la question de la maladie. Il ne s’agira pas tant d’examiner comment l’on soigne que de comprendre comment, dans un groupe social donné, est qualifiée/interprétée l’altération biologique ou psychologique qui frappe un ou des individu (s) ? Quel sens est donné à ce qui est identifié comme un état pathologique ou/et anormal ? Quels recours sont envisagés pour y remédier ? Et aussi quels rôles une société donne au (x) malade (s) en conséquence. On découvrira ainsi que le malade joue souvent un rôle singulier dans la société considérée et que l’interprétation du mal est rarement strictement médicale mais touche aussi à des sphères diverses : celle de la faute/du tabou, de la sorcellerie, mais aussi de la politique ou de l’économique, faisant de l’étude de la maladie un puissant révélateur du fonctionnement d’une société, des relations sociales qui s’y nouent et aussi souvent de son évolution ; par exemple, lorsqu’elle se trouve confrontée à une épidémie de l’ampleur de celle du VIH/SIDA. L’exemple de cette épidémie contemporaine qui frappe avec violence l’ensemble des continents de la planète sera l’un des fils rouges du cours et nous permettra de comparer différents motifs d’étude et d’explication anthropologiques de la maladie, sous diverses latitudes et dans différents contextes politiques, économiques et sociaux. Ce travail, appuyé chaque fois sur l’étude d’extraits de textes en français mais aussi parfois en anglais, sera précédé 1) d’une introduction générale dédiée aux grands jalons de l’histoire de la discipline, 2) d’une présentation de ces grandes catégories d’analyse (étiologie, nosologie, etc) et 3) d’un passage en revue des différentes pratiques de terrain afférant à la discipline, en insistant notamment sur l’importance des questions éthiques et épistémologiques, dès lors que l’on touche au domaine de l’intime, du corps et à la question latente de la vie et de la mort, connexes de la bonne ou la mauvaise santé. Le cours pourra aussi s’appuyer et réfléchir sur des exemples plus récents, notamment l’épidémie de COVID-19.