L’histoire des historien.ne.s s’inscrit dans un panel de figurations et d’appropriations du passé. Elle s’en distingue tout en y faisant écho. L’approche scientifique, fondée sur une quête de vérité et d’objectivité, à partir de procédures et de règles d’administration de la preuve, coexiste avec une multitude de rapports sociaux et politiques au passé, qui n’ont cessé de se démultiplier au cours des trente dernières années. Les revendications mémorielles, les demandes de réparation, les constructions idéologiques, la réinvention des traditions nourrissent des discours nombreux et contradictoires sur le passé, qui empruntent des formes variées (littérature, cinéma, commémorations, collections, etc.). Le passé est un objet en partage, dont les usages sont au cœur des conflits politiques et sociaux. Tout l’enjeu de cet enseignement consiste à comprendre les logiques et les formes de ces divers usages, tout en délimitant la spécificité du savoir historique, de ses exigences et de ses objectifs, de son rôle possible dans le paysage actuel des guerres de mémoire.