La mémoire se constitue autour d’une énigme : si tout évènement semble se conserver, laisser une trace, les souvenirs ne sont pourtant pas mobilisables ou accessibles à volonté ; la mémoire semble finie (on ne peut se souvenir de tout) et infinie à la fois (nous sommes troublés par des événements qui se rappellent subitement à nous), totale et sélective. Que se passe-t-il alors lorsque nous mettons en ordre nos souvenirs, pour faire un récit à partir d’événements disparates ? Se raconter, est-ce seulement se souvenir ? Comment la mémoire et l’oubli participent-ils à la définition de notre être ? C’est ce travail de la mémoire et son lien à l’identité personnelle que nous interrogerons, à partir de textes classiques de la philosophie et de la littérature.