Cinéma, machine et machinisme
A de nombreux égards, au cours du XXe siècle le cinéma constitue un cas exemplaire d’assimilation artistique et culturelle de la machine et du machinisme. Non seulement le cinéma est un art dépendant de la science et de la technique moderne, mais il ne manque pas de réfléchir ce rapport et d’interroger dans son prolongement la place de l’homme dans un monde dont la technicisation se fait toujours plus pressante. Dans une perspective à la fois théorique et esthétique, nous nous intéresserons à la place de la machine dans les films et dans les textes consacrés au cinéma, allant de Dziga Vertov à Harun Farocki, des réflexions de Faure et de Benjamin jusqu’à celles de Shane Denson. Entre le cinéma des premiers temps et la pratique des machinimas, ce cours entend réaffirmer la place de la machine dans l’étude du cinéma et des médias. C’est dans ce cadre général que nous orienterons progressivement notre attention vers le concept critique de réification.
Bibliographie :
Walter Benjamin, « L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique » (Première version de 1935 et version de 1939), Œuvres III, Paris, Gallimard, 2000.
Walter Benjamin, « Sur Quelques thèmes baudelairiens » (1939), Œuvres III, Paris, Gallimard, 2000.
Shane Denson, Discorrelated images, Durham and London, Duke University press, 2000.
Harun Farocki, « Le point de vue de la guerre », traduit de l’allemand par Pierre Rusch, dans Trafic, n° 50, été 2004 .
Elie Faure, Pour le septième art, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2015.
Lewis Mumford, Technique et civilisation (1934), traduit de l’anglais par Natacha Cauvin et Anne-Lise Thomasson, Marseille, Parenthèses, 2016.
Dziga Vertov, Le ciné-œil de la révolution. Ecrits sur le cinéma, Dijon, Les presses du réel, 2018- 教師: Walbrou Sonny