Un être vivant est un corps animé et on appelle « âme » ce qui anime un corps. L’âme est ainsi le principe d’une vie qui se réalise en un ensemble d’opérations corporelles. Telle est la conception médiévale, héritée d’Aristote, dans laquelle les hommes, les bêtes et les plantes ont des âmes, puisque ce sont des êtres vivants, des corps animés. Pourtant, l’homme pense. Or, pour les médiévaux, et en un sens qu’il faudra préciser, la pensée est une opération incorporelle. La question est donc la suivante : comment l’âme humaine peut-elle être à la fois le principe d’animation d’un corps et le principe d’une pensée incorporelle ? Autant de réponses à cette question, autant de théories de l’âme humaine, autant de théories de l’homme. Nous en étudierons quatre, celles d’Avicenne, d’Averroès, d’Albert le Grand et de Thomas d’Aquin.