Dieu n’est pas seulement l’objet d’une éventuelle foi, il est aussi l’objet d’une science, la théologie. Et la théologie peut, localement, être parfaitement indépendante de la révélation, à laquelle la foi adhère. Ainsi, Thomas d’Aquin, théologien chrétien du XIIIe siècle, distingue à propos de Dieu les vérités qui ne peuvent être connues qu’avec le secours de la foi et celles qui peuvent être découvertes par le seul usage de la raison. Or, celles qui concernent l’existence et l’essence de Dieu relèvent du premier cas. Nous étudierons ainsi les principaux arguments, en eux-mêmes philosophiques, par lesquels Thomas d’Aquin, dans le livre I de la Somme contre les gentils, montre que Dieu est et comment il est.