Antihypertenseurs,
hydroxychloroquine, essai clinique, pharmacovigilance, placebo, randomisation…
La pandémie liée au covid-19 et la recherche de solutions pharmacologiques,
pour prévenir ou guérir, conduisent le médicament à être au cœur de
l’actualité, et amènent nos concitoyens à découvrir de très nombreuses notions
qui leur étaient, en grande partie, étrangères. En effet, le médicament est
d’abord pour beaucoup, un objet scientifique, aux mains des professionnels de
santé, dont la population attend un résultat sans forcément s’intéresser à sa
genèse, à son mécanisme d’action, à son évaluation, même si les préoccupations
concernant les risques potentiels vont croissantes, ces dernières années. Il
n’en demeure pas moins que le médicament n’est pas qu’un outil à usage
individuel mais constitue un fait social, tel que défini par Durkheim, comme en
attestent aujourd’hui les variations de consommation de certaines classes et
leurs déterminants. Parmi ces déterminants, il y a une part nomologique qui
confère une dimension politique au médicament. Alors, objet scientifique,
social ou politique ?
- Leraar: Regis Bordet