L’élaboration d’un modèle héliocentrique du monde par Copernic (et ses successeurs) est généralement considérée comme le point de départ de la Révolution scientifique moderne, mais aussi comme le paradigme du rapport entre science et perception (ou opinion commune). Le séminaire s’intéressera au statut de l’héliocentrisme avant l’époque moderne, chez divers auteurs de l’Antiquité (Aristote, Archimède, Sénèque, Plutarque, Ptolémée), à la manière dont cet héliocentrisme antique est compris et mobilisé à partir de l’époque moderne, par Copernic, Giordano Bruno, Galilée ou Képler, mais aussi par les historiens et philosophe des sciences contemporains. Il s’agira donc de se pencher sur une « anticipation » scientifique, ou des « précurseurs », et sur ce qu’elle peut nous enseigner sur la temporalité de la vérité scientifique et la manière dont elle dépend ou non de ses contextes d’énonciation.

Bibliographie indicative :

Une bibliographie plus complète et un dossier de textes seront fournis au début du séminaire.

Aristote, Du ciel, trad. Dalimier-Pellegrin, GF ou trad. Moraux, Belles-Lettres.

Plutarque, Le visage qui apparaît dans le disque de la lune, trad. et études sous la dir. d’A. Lernould, Presses Univ. du Septentrion.

G. Bruno, Le Banquet des cendres, Editions de l’Eclat.

Galilée, Dialogues sur les deux grands systèmes du monde, Point-Seuil.

A. Koyré, Du monde clos à l’univers infini, Gallimard-Tel.

G. Simon, Sciences et histoire, Gallimard, 2008.