A travers la présentation de quelques uns de ses représentants importants (Montesquieu, Kant, Kelsen, Hart, Dworkin), on s’efforcera de cerner la spécificité de la philosophie du droit : ni philosophie politique, ni philosophie morale, et pourtant liée aux questionnements de ces deux domaines ; renvoyant au savoir positif des normes juridiques, aux codes, au système judiciaire, mais soignant sa différence à l’égard de ceux-ci (ainsi Montesquieu cherche-t-il l’esprit des lois, Kant critique le droit positif et dégage ses conditions de possibilité a priori, Kelsen définit le positivisme juridique, etc.) elle constitue bien une branche spécifique de la discipline philosophique.

En outre, on ne se contentera pas d’une vision partielle de la philosophie juridique, centrée sur l’individu et ses droits, quoiqu’on la prenne pour point de départ ; afin d’élargir nos vues, on présentera également des penseurs du droit ouverts à la sociologie (Montesquieu, Durkheim), à l’histoire (Maine, Durkheim, Schiavone), aux questions formelles de cohérence ou d’argumentation, ou aux questions morales (Perelman, Dworkin, Hart). Enfin, on proposera de distinguer les arguments en fonction des domaines du droit : droit constitutionnel, droit pénal, droit civil posent des problèmes très différents car fonder, punir, unir, distribuer soulèvent des enjeux bien distincts.